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Festival d’automne : Soa Ratsifandrihana, la danse comme transmission de l’histoire des origines

Le titre du nouveau spectacle de la danseuse et chorégraphe Soa Ratsifandrihana Fampitaha, fampita, fampitàna (FFF), qui signifie en malgache « comparaison, transmission et rivalité », déplie tellement de chapitres que l’on ne sait par lequel commencer. « Et fampitaha est aussi une cérémonie de danse qui remonte au XIXe siècle et qui existe encore aujourd’hui en milieu rural et urbain, ajoute-t-elle, histoire de nous perdre un peu plus dans les ramifications de son scénario. Il s’agissait d’une rencontre entre deux groupes de danseurs dont le meilleur se retrouvait ensuite devant le roi et la reine. »
Soa Ratsifandrihana, 30 ans, est née en Franche-Comté de parents originaires de Madagascar. Le père est ingénieur, la mère médecin. La musique, notamment malgache mais aussi jazz, pop et disco, enveloppe son enfance. Son grand frère se tourne vers les sciences, tandis qu’elle plonge dans le mouvement en prenant des cours d’expression corporelle dès l’âge de 5 ans.
Après ses études au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris et deux années d’études en biologie et géologie à l’université Paris-VI Pierre-et-Marie-Curie, elle rencontre la chorégraphe japonaise Kaori Ito, en 2014, qui la présente au metteur en scène James Thierrée. Elle fait une reprise de rôle dans sa production Tabac rouge. « C’était ma première expérience et j’ai apprécié l’expressivité sur le plateau, ce goût pour le spectacle total et l’accessibilité au grand public. » Elle poursuit : « J’étais assez timide et il m’a donné un bon conseil : “Sur scène, tu peux être arrogante.” »
Deux ans plus tard, elle collabore avec le chorégraphe burkinabé Salia Sanou, puis Anne Teresa De Keersmaeker, de 2016 à 2021, dont elle interprète un grand nombre de pièces du répertoire. Elle cite également un stage auprès de l’écrivaine et metteuse en scène Rébecca Chaillon : « Elle a bouleversé mon approche de la performance dans sa façon de pousser les gens dans leurs retranchements, commente-t-elle. Il faut tout oser en scène, quitte à chuter. »
Au-delà de ce parcours riche et contrasté d’interprète, naît le désir d’être « pleine et entière sur un plateau, avec ses références personnelles, dont celles des fêtes, des soirées ». Il fleurira dans son premier solo, g r oo v e, « une danse de maison », selon elle, créée en 2021 et toujours en tournée. Elle y noue l’afindrafindrao, un style traditionnel malgache du XIXe siècle, avec un brin de madison – « première chorégraphie que j’ai apprise » – et de popping, en hommage au danseur de hip-hop Pepito, expert dans ce style qui fait « péter » les muscles comme du pop-corn. « Il s’agissait d’être au plus proche de moi en me rappelant mes heures de solitude où, enfant, je dansais dans ma chambre. »
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